Une relation BDSM sans l'aveu de l'amour en est-elle pourtant dépourvue ?
Pour aider à la compréhension et ouvrir le débat, voici un texte que j'avais écrit lors d'une précédente et puissante relation :
"Il flottait, dans l’air, toujours entre nous, un parfum de cohésion parfaite sur toutes les attentions que l’un apportait à l’autre. Comme un pique-nique entre amis, tiré du panier, où chacun aurait déposé fièrement sur la jolie nappe blanche de circonstance, ce qu’il a préparé pour l’autre dans l’unique intention de régaler les deux.
Il m’avait écrit un jour : « ce sont déjà nos cerveaux qui baisent et c’est pour cela que c’est si bon ! ». Il avait savamment synthétisé le ciment même de cette relation unique dans laquelle chacun connaissait parfaitement et incontestablement son rôle.
Loin d’être noyée dans un pâle amour conventionnel au risque qu’elle soit polluée par l’orgueil ou la jalousie, cette union télépathique générait une forme d’addiction réciproque que chacun gérait au mieux, dans la crainte muette que l’autre transgresse la base même de cette relation fusionnelle pour la faire muter dans un sentiment « vanille », en cassant ainsi la magie du trip.
Il avait, pour se prémunir de cela, renoncé à bon nombre de manifestation de marques « d’amour » comme le baiser ou le refuge de ses bras accueillant mon corps, en fin de séance. J’en étais quelquefois frustrée mais je trouvais d’autres compensations trahissant des sentiments bien plus profonds dans son regard ou la qualité de ses caresses…
A un moment donné, lorsque la symbiose est sans tâche, chacun excuse l’autre de ses maladresses. L’animosité ou le reproche sont totalement absents d’une telle relation. Personne n’a rien « à se faire pardonner » et encore moins à justifier.
Le Maître donne le ton et rythme l’union. La soumise trouve son plaisir dans celui qu’elle lui procure à se laisser ainsi instrumentaliser à sa guise et guider au détour de ses pulsions et fantasmes.
Elle n’est en attente que de ce qu’il veut bien lui donner. Elle n’exige rien, ne réclame pas, revendique à peine ou dans une forme de négociation consensuelle. Elle renonce d’emblée, par la signature d’un acte symbolique, à ses envies et valide avec joie l’abnégation de soi.
Elle lâche prise de son propre contrôle, ainsi livrée à ses pieds, soumise mais sans passivité pour autant. Désormais, sa seule source de jouissance est placée dans les desiderata sans limite de son Maître, à qui, par choix, elle s’abandonne dans une confiance absolue.
Elle libère la chienne lubrique prisonnière de conventions ancrées en elle par une éducation vieille de plusieurs générations de bienséance dans une société judéo-chrétienne à la française !
Ainsi obéissante, elle est dédouanée de sa propre image de « femme bien sous tout rapport » car elle se soumet à celui qui exige d’elle SA vision de l’excellence, assumant leur perversité réciproque.
Ils se rencontrent dans une stratosphère décalée qu’ils ont construite ensemble, chacun tirant l’autre vers lui, pour l’inciter à creuser plus profond dans l’antre de ses vices, dans un élan de sentiments qui ne portent pas de nom, dans une forme d’amour aussi qu’ils devront apprendre à assumer.
Il la remercie subtilement de cet abandon, pas forcément dans des attitudes démonstratives qui pourraient être grossièrement ou faussement interprétées."
(extrait "au fil de l'Ô" - oct 2012)
Pour aider à la compréhension et ouvrir le débat, voici un texte que j'avais écrit lors d'une précédente et puissante relation :
"Il flottait, dans l’air, toujours entre nous, un parfum de cohésion parfaite sur toutes les attentions que l’un apportait à l’autre. Comme un pique-nique entre amis, tiré du panier, où chacun aurait déposé fièrement sur la jolie nappe blanche de circonstance, ce qu’il a préparé pour l’autre dans l’unique intention de régaler les deux.
Il m’avait écrit un jour : « ce sont déjà nos cerveaux qui baisent et c’est pour cela que c’est si bon ! ». Il avait savamment synthétisé le ciment même de cette relation unique dans laquelle chacun connaissait parfaitement et incontestablement son rôle.
Loin d’être noyée dans un pâle amour conventionnel au risque qu’elle soit polluée par l’orgueil ou la jalousie, cette union télépathique générait une forme d’addiction réciproque que chacun gérait au mieux, dans la crainte muette que l’autre transgresse la base même de cette relation fusionnelle pour la faire muter dans un sentiment « vanille », en cassant ainsi la magie du trip.
Il avait, pour se prémunir de cela, renoncé à bon nombre de manifestation de marques « d’amour » comme le baiser ou le refuge de ses bras accueillant mon corps, en fin de séance. J’en étais quelquefois frustrée mais je trouvais d’autres compensations trahissant des sentiments bien plus profonds dans son regard ou la qualité de ses caresses…
A un moment donné, lorsque la symbiose est sans tâche, chacun excuse l’autre de ses maladresses. L’animosité ou le reproche sont totalement absents d’une telle relation. Personne n’a rien « à se faire pardonner » et encore moins à justifier.
Le Maître donne le ton et rythme l’union. La soumise trouve son plaisir dans celui qu’elle lui procure à se laisser ainsi instrumentaliser à sa guise et guider au détour de ses pulsions et fantasmes.
Elle n’est en attente que de ce qu’il veut bien lui donner. Elle n’exige rien, ne réclame pas, revendique à peine ou dans une forme de négociation consensuelle. Elle renonce d’emblée, par la signature d’un acte symbolique, à ses envies et valide avec joie l’abnégation de soi.
Elle lâche prise de son propre contrôle, ainsi livrée à ses pieds, soumise mais sans passivité pour autant. Désormais, sa seule source de jouissance est placée dans les desiderata sans limite de son Maître, à qui, par choix, elle s’abandonne dans une confiance absolue.
Elle libère la chienne lubrique prisonnière de conventions ancrées en elle par une éducation vieille de plusieurs générations de bienséance dans une société judéo-chrétienne à la française !
Ainsi obéissante, elle est dédouanée de sa propre image de « femme bien sous tout rapport » car elle se soumet à celui qui exige d’elle SA vision de l’excellence, assumant leur perversité réciproque.
Ils se rencontrent dans une stratosphère décalée qu’ils ont construite ensemble, chacun tirant l’autre vers lui, pour l’inciter à creuser plus profond dans l’antre de ses vices, dans un élan de sentiments qui ne portent pas de nom, dans une forme d’amour aussi qu’ils devront apprendre à assumer.
Il la remercie subtilement de cet abandon, pas forcément dans des attitudes démonstratives qui pourraient être grossièrement ou faussement interprétées."
(extrait "au fil de l'Ô" - oct 2012)
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